Bonjour à toutes et à tous,
Ce n’est un secret pour personne : les
auteurs sont de plus en plus pauvres. En vérité... le niveau de vie de tous les
pauvres diminue. Je vous invite à lire cet excellent article sur le site de La Tribune.
Beaucoup de petits libraires sont également
en train de mourir. Tués non pas toujours par la concurrence du net mais
également par les impôts divers et les loyers exorbitants des centres villes.
Les auteurs, tout comme les ouvriers,
employés et autres « prolétaires », sont souvent considérés comme la
« variable d’ajustement ».
Force est de constater que la
« variable d’ajustement » a décidé de changer les règles.
Je ne cautionne pas la violence que l'on peut voir au sein du mouvement des gilets jaunes
(violence qui est la plupart du temps le fait de personnes n’ayant rien à voir
avec ce mouvement) mais je comprends et partage totalement leur colère et leur
désespoir.
Pour détourner la citation d’Edmund Burke : « La seule chose qui permet à l’injustice de
triompher est l’inaction des hommes épris de Justice. »
Il
existe beaucoup de maisons d’édition sérieuses, qui font très bien leur
travail. Qui se battent pour leurs auteurs, investissent sans compter temps
et argent pour la création des maquettes, les corrections et la promotion.
Passant des dizaines d’heures dans les salons pour ne parfois vendre que
quelques exemplaires. Des professionnels droits et honnêtes.
Il ne faut pas oublier qu’un auteur
indépendant coiffe la casquette d’un éditeur. Et c’est un énorme travail. Si on
veut bien le faire. Donc, réfléchissez bien avant de vous lancer. Si vous
n’avez ni le temps ni les capacités de le faire, proposez votre projet à une
maison d’édition.
Mais
il existe malheureusement aussi chez les éditeurs des margoulins qui profitent
de l’inexpérience, de la naïveté et parfois de l’égo de certains auteurs (qui
sont prêts à tout accepter pour être publiés). Ces éditeurs ne payent pas ou
peu les auteurs.
Quelques
« joyeusetés » relevées ou vécues au cours de ma carrière :
Des éditeurs qui culpabilisent leurs
auteurs quand ceux-ci osent demander des comptes. « Si on vous paye, on
met notre maison d’édition en péril. Pensez à vos collègues ! »
Relevés de compte absents ou incomplets.
Des clauses de contrat mesquines ou
abusives.
Des magouilles sournoises pour vous virer
d’un projet. Ou le filer à une équipe maison.
Une condescendance, voire un mépris affiché
pour les auteurs. Surtout quand ils ont un (très joli) accent du sud comme
votre serviteur.
Des mecs qui viennent vous faire la morale
quand vous n’acceptez pas leurs exigences. J’avais catégoriquement refusé de
faire 400 bornes aller-retour et de payer une nuit d’hôtel pour assister à un
salon du livre (le tout non remboursé, bien entendu). La dirco (directrice de
collection), choquée, m’avait lancé : « Mais M. Saimbert, vous ne
voulez donc pas vous investir dans la promotion ?! »
Ce à quoi j’avais répondu :
« Quand vous me paierez tous les frais. Le temps de l’esclavage est
révolu. »
Je suis très gentil mais quand on
m’agresse, je monte vite dans les tours. Bref, cela avait fini en noms
d’oiseaux. Je ne les citerai pas ici car ils ne sont pas de nature à enrichir
le débat.
Ceci dit, quand on y pense, voilà
maintenant que les auteurs veulent vivre de leur plume.
Non mais je vous le demande… où
va-t-on ? Quelle honte !
Salauds de pauvres…*
Je
terminerai en vous conseillant de vous syndiquer.
Bien à vous
Philippe Saimbert
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