vendredi 11 janvier 2019

Réflexions sur le monde de l’édition

Bonjour à toutes et à tous,
Cette année, je ne vais pas faire un bilan sur mes activités éditoriales mais j’ai envie de vous faire partager quelques réflexions et expériences personnelles quant au monde de l’édition.

Le mouvement indé prend de l’ampleur et permet de mieux négocier les contrats avec les éditeurs. Plusieurs auteurs stars de la sphère indé ont été approchés par des éditeurs et ont signé avec ces derniers. Souvent avec bonheur. Je sais que certains ont pu négocier la non cession des droits numériques et la durée du contrat.
Car céder ses droits pour 70 ans est une aberration. Sachant qu’un livre, sauf best-seller (ce que je vous souhaite),  ne reste en librairie que 3 mois dans le meilleur des cas.
Il n’en reste pas moins que le niveau de vie de tous les auteurs diminue. Et que les pauvres deviennent de plus en plus pauvres.
Si cela vous intéresse, j’ai écrit un article sur le sujet : Salauds d’auteurs pauvres.

On m’a souvent demandé la différence entre auto-édition et édition indépendante. Je considère que les auteurs du  mouvement indé adoptent une démarche qui se veut professionnelle, tant sur le fond que sur la forme. Et également sur le plan juridique et fiscal. L’auto-édition est bien entendu toute aussi respectable mais n’a pas les mêmes objectifs.

Un petit coup de gueule en passant. Je n'ai jamais compris pourquoi tant de comités de lecture n'acceptaient pas les manuscrits au format numérique. Format parfait pour une première approche. Si le livre les intéresse vraiment, alors là, ils pourraient demander la version papier. Il s’agit d’une gabegie économique et écologique sans nom. J'en profite pour saluer la démarche de ces éditeurs.

Nul créateur ne peut se reposer sur ses lauriers. Un succès ne peut en rien présager de la carrière d’un auteur. Les exemples sont légion
Lors d'une nouvelle parution, il arrive que l’auteur doive repartir de zéro et aller à la rencontre de son lectorat.
Il ne faut pas oublier qu’il y a surproduction. Tant mieux pour la diversité éditoriale. Dommage pour les auteurs. Qui doivent se battre comme des lions pour leurs projets.
Il est à noter que les promotions les plus efficaces restent les mises en avant des plateformes de vente. Qui font beaucoup pour les indés. Que ce soit Kobo ou bien Amazon via leurs plateformes de publication.
Ce qui me fait penser que j’ai bien fait de ne pas prendre de pseudo pour mon nouveau projet : une romance intitulée Loin des fauves.
J’en ai profité pour aborder des thèmes qui me sont chers : la protection de l’environnement et la lutte contre la maltraitance animale.
Nombre de mes lecteurs me connaissent à travers mes comédies L’héritage de tata Lucie et 11 serpents. J’aurais pu utiliser un pseudonyme pour me lancer dans cette romance. Et ce afin de ne pas déstabiliser mon lectorat traditionnel. Mais je me suis rendu compte que cette histoire faisait également partie de mes univers. Qui basculent souvent entre l’ombre et la lumière.

La suite logique est qu’un indé ne devrait pas mettre tous ses œufs dans le même panier… numérique.
Certes, le livre numérique poursuit sa progression. Mais le livre papier représente encore 95% de part de marché en volume comme en chiffre d’affaire. (extrait du site Lettres Numériques).
Tout cela pour vous dire que se consacrer uniquement aux ventes numériques est non seulement dangereux sur le long terme mais c’est également se priver d’une majorité du lectorat.
Je sais avoir manqué nombre de ventes car les versions papier de mes livres ne pouvaient être commandées en librairie. C’est pour cette raison que j’ai développé fin 2018 une distribution en librairie via Bookelis.
J’ai longtemps hésité entre Bookelis et Iggybook. J’ai également regardé du côté de Books On Demand mais le fait que ces derniers demandent un contrat d’exclusivité pendant un an ne me convenait pas.
J’ai finalement choisi Bookelis car je ne payais rien via leur programme Les pépites.
Impression impeccable. Très bonne réactivité du site quand on a besoin d’aide. Moteur de création online ergonomique et très similaire à celui d’Amazon KDP. 15% de royalties (quel que soit le prix et le nombre de pages).
Pour celles et ceux qui ne pourraient accéder à ce programme, l’offre d’Iggybook semble un bon compromis. Le paiement est valable à vie et reste raisonnable (99€ par titre).
Il est à noter que, d’après nombre de retours, l’impression est également excellente sur Iggybook. Tout comme les délais de distribution en librairie.
De plus et contrairement à Bookelis, Iggybook propose les mêmes dimensions que KDP. Ce qui évite de refaire les maquettes. À vous de voir selon votre situation. Et le prix de votre livre (les royalties varient en fonction du prix de vente et du nombre de pages).

Le marché du livre audio devrait exploser dans les prochaines années.
Je vous invite à découvrir cet excellent article d’Olivier Morel concernant le livre audio. Ainsi que la formation de Cyril Godefroy.
J’ai signé chez Kobo l’adaptation audio de tata Lucie. Je suis très content du travail du narrateur.
La traduction de L’héritage de tata Lucie en anglais s’est révélée une catastrophe financière (pour l’instant du moins) et avec l’argent dépensé, j’aurais mieux fait de mettre l’argent dans l’adaptation audio de deux de mes romans.
Reste à étudier les modes de distribution. Audible semblait une étape obligée. Je vais cependant examiner l’offre de Findaway Voices qui propose une distribution sur toutes les plateformes de vente.
NB : Je viens juste d’apprendre que Kobo pourrait, dans un futur proche, offrir aux auteurs indépendants la possibilité de diffuser leur livre audio via Kobo Writing Life, de la même manière qu’ils le font aujourd’hui avec leurs ebooks. Ce qui serait révolutionnaire !

Voilà, je ne prétends pas détenir la vérité concernant le monde (mouvant) de l’édition. Il s’agit simplement de mon expérience personnelle. Qui sera sans doute différente de celles de nombre de mes collègues.
Bien à vous et… tous les bonheurs possibles en cette nouvelle année !
Philippe Saimbert

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